1 Alphabet Yoruba
1.1 Liste des lettres
Yoruba Valeur en français
Voyelles et semi-voyelle
a a
e é
ç ê comme dans « tête »
i i
ô o ouvert comme dans « chicotte »
o o comme dans « mot »
u ou
w w
y I et gn
Consonnes
B B
D D
G G dure comme dans « garçon »
H H aspiré
J DJ
K K
L L
M M
N N
P KP
R R
S R
ß TCH
T T
Diphtongues
AI AI
ÇI êi
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Les voyelles ont quelques fois un son nasal.
Ex : dán briller ; tán être fini ; sun dormir.
Quelques fois le son nasal est combiné avec d’autres consonnes
Ex : mbê , nkan , nla.
Le g se combine avec le b. Ex : gba, gbe.
Le p se prononce kp. Ex : pa, pi, po, se prononcent kpa, kpi , kpo.
L’accent aigu (‘) sur une voyelle marque le ton élevé.
L’accent grave ( `) le ton abaissé.
Les voyelles qui n’ont pas d’accent se prononcent d’un ton moyen, sans élever ni abaisser
la voix.
L’accent circonflexe (^) indique ordinairement une contraction qui dans tous les cas est une voyelle longue.
Ex : kânu , de kò-anu.
L’apostrophe (‘ ) marque l’élision c’est à dire remplace une lettre élidée par
euphonie .
Ex : L’ôrun pour li ôrun dans le ciel.
1.2 Quantité des voyelles Haut
Les voyelles sont longues ou brèves
Il n’est possible de donner des règles pour déterminer dans tous les cas la quantité des voyelles. Il est cependant
possible de donner quelques principes généraux.
1- La diphtongue ài est toujours longue : Ex : àimö , impur
2- Les voyelles ayant le ton abaissé sont généralement longues
Ex : ìlo , usage , ìkùn , murmure , êrú , peur.
On excepte les voyelles négatives ì , ò et õ qui sont brèves.
3- Les voyelles o et a, quand elles sont employées comme particules auxiliaires dans la conjugaison des verbes , sont
toujours longues.
Ex : emi ¼ ri ( je verrai ), emi â mõ ( je saurai )
á ri mi ( je suis vu ) , a ¼ ri mi ( je sera vu)
4- La voyelle finale d’un nom quand celui-ci est suivi d’un pronom possessif est longue.
Ex : iyà mi ( ma mère ).
5- Quand les pronoms a, e, ç, i, o, ô, u, sont régimes ils sont très brefs et à peine perceptibles.
1.3 Ton des voyelles
La langue Yoruba possède beaucoup de termes homophones. Le même mot renferme plusieurs sens souvent bien différents qu’on
distingue au moyen d’accents modulés.
Ex : êrù ( peur ) et çrú (esclave ) ; àimõ (ignorance) àimö ( impureté ).
C’est donc la modulation ou l’inflexion de la voix qui seule fait discerner les diverses acceptions
de tous les termes homophones de la langue.
Ces modulations ou inflexions de la voix se réduisent à trios tons généraux :
Le ton uni , le ton élevé , le ton abaissé
Ex : le , être fort; lé, chasser; lè, pouvoir.
Le ton uni est le ton ordinaire de la voix. Le ton abaissé et le ton élevé comportent un abaissement ou une élévation
de la voix.
1.4 Accord euphonique des voyelles Haut
1.4.1 Changement des voyelles
Le besoin d’euphonie ou d’harmonie entraîne souvent le changement d’une voyelle en une autre,
soit dans la dérivation des mots, soit dans l’arrangement de la phrase.
Il y en a en Yoruba deux cas évidents de changement de voyelles qu’il importe de connaître :
a) Dans la dérivation des mots, on emploie très souvent le préfixe possessif oni ou oli.
Oni se place avant les mots commençant par i ou par une consonne. Quand on le place avant un mot commençant par i le changement
a lieu pour la formation des mots dérivés seulement ! Dans ce cas la voyelle initiale o du préfixe possessif oni, pour s’accorder
avec la première voyelle i du mot avec lequel oni entre en composition ; i final de oni s’élide.
Ex : inidi importance - ó il, ni avoir, idí motif, fondement
Onigôn angularité - ó il, ni avoir, igôn angle
Inihopupõ porosité - ó il, ni avoir, ihò trou, pupõ beaucoup
Inirán réminiscence – ó il, ni avoir, irán souvenir
Le changement n’a pas lieu pour la formation des mots concrets.
Ex : onigbàgbö fidèle, croyant – ó il, ni avoir, ìgbàgbö foi, croyance
Onidajö juge – ó il, ni avoir, ìdàjö jugement
Oniro penseur – ó il, ni avoir, ìro pensée
Il n’a pas lieu non plus quand oni est placé avant un mot commençant par une consonne.
Ex : onibàta (cordonnier ) ; de ó il , ni avoir , bàta soulier.
Le préfixe possessif oli est la forme euphonique de oni. On l’emploie dans la formation des des mots
au lieu de oni devant les voyelles a, e , e, o, o.
Dans ce cas la voyelle o de oli se change en une voyelle identique à la voyelle initiale du mot qui entre en composition
avec oli, et l’on obtient ainsi les préfixes : al, el, çl, ol, ôl et i final de oli est élidé.
Ex : alade, prince, - ó il , li avoir, ade , couronne.
Eléri, chef , - ó il, li avoir, éri , tête.
Çlêÿç, pécheur, - ó il, li avoir, êÿç, péché.
Alàkarà, boulanger, - ó il, li avoir, àkarà , pain.
Olówo, riche, - ó il, li avoir, owó , cauris, argent.
Olorisa, idolâtre, - ó il, li avoir, orisa , fétiche , idole.
ôlôgbön, sage, - ó il, li avoir, ôgbön , sagesse.
Quoique en règle générale on place oni, de préférence à oli, devant les mots commençant par i , on peut néanmoins se servir
de oli ; dans ce cas le changement n’a pas lieu, o initiale reste o et ne devient pas i, mais l’i final
de oli et l’i initiale du mot devant lequel il se place se contractent et sont changés en u.
Ex : olùgbàlà, sauveur - ó il, li avoir, igbàlà , salut.
Olùbôriÿà, idolâtre - ó il, li avoir, ibôriÿà , idolâtrie.
Olùdánwò, tentateur - ó il, li avoir, idánwò , tentateur.
Olùÿö-agutan, berger - ó il, li avoir, iÿö-agutan , berger.
b) Le pronom de la troisième personne du singulier o , se change régulièrement en la voyelle finale du verbe ou de la
préposition qui le régit ; il est alors très bref et à peine sensible à l’oreille.
Ex : emi pa a je le tue, de emi pa ó.
Emi pè e je l’appelle.
Emi fë ç je l’aime.
Emi rí i je le vois.
Emi rò o je le pense.
Emi mõ ô je le connais.
Emi lù u je le frappe.
Emi bà a lô je vais avec lui.
Si i à lui.
Fu u pour lui.
Dans tous ces cas on peut s’en tenir invariablement à la forme on qui est une autre forme du pronom o ;
Ex : emi fé ôn , je l’aime
Fu ôn , pour lui.
Mais il est mieux d’appliquer la règle.
1.4.1 Modification des voyelles Haut
Pour bien saisir la règle de la modification des voyelles il faut d’abord observer que les voyelles
se divisent en trois classes ou en d’autres termes, prennent trois formes : les voyelles fermées :e, i, o, u ; les
voyelles ouvertes : ç, ô ;la voyelle neutre a.
La modification des voyelles consiste à ce que dans la rencontre de deux voyelles de formes différente l’une
d’elle prend la même forme que l’autre. Il y a modification dans les cas suivantes :
Dans la dérivation des noms, les préfixes et o conservent la forme fermée lorsque la première voyelle du verbe
est elle-même l’une des voyelles fermées e ou o.
Mais e ou o préfixes prennent la forme ouverte ç ou ô, si la première voyelle du verbe auquel elle servent de préfixe
est l’une des voyelles ouvertes ç ou ô.
Ex : eso , fruit , de so , fructifier.
Oko, ferme ,de ko , ramasser
ôrê , ami , de rê , être ami
õpõ , abondance , de põ , être abondant
êkö , doctrine , de kö , enseigner.
Remarque : a) Devant les voyelles fermées i et u, et devant a voyelle neutre, on a employé indifféremment l’une
ou l’autre forme dans la dérivation des noms.
Ex : Eri , tête , de ri , voir.
Çrí , témoignage ,évidence , de rí , voir.
b) Les pronoms personnels : mo, je ou moi ; o, tu ; on, o, il ; prennent la forme ouverte, si la première
voyelle du verbe est ouverte ; et la forme fermée si elle est fermée.
Ex : mo lò, je me sers mo fë , j’aime
O ri , tu vois ó lô , tu vas
ön ou ó ké , il coupe ön ou ó mõ , il connaît
Mo ru, je porte ô kö , tu enseignes
Souvent la pratique les naturels ne tiennent pas compte de cette règle.
Remarque 1 : On peut adopter l’une ou l’autre forme devant la voyelle neutre a.
Ex : mo rà ou mô rà , j’achète.
Mo tà ou mô tà , je vends.
Remarque 2 : L’accord n’a pas lieu quand le verbe se conjugue au participe présent. Dans ce cas on
emploie toujours la forme fermée ou ouverte.
Ex : om nlô , je suis allant ó ou ón nkö, il set enseignant.
O nfë , « tu es voulant », tu veux ó nri , il est voyant
c) La particule auxiliaire ó signe du futur, et, pour les négation, ko et o, prennent la forme ouverte devant
une voyelle ouverte et garde la forme fermée devant une voyelle fermée.
Ex : emi ¼ rí , je verrai emi ¼ fë , j’aimerai
Emi kò rí , je ne vois pas emi kò fë je n’aime pas
Emi ò rí , je ne vois pas emi ò fë je n’aime
pas
Devant a neutre ces particules admettent l’une ou l’autre forme
Ex : emi ¼ ra , j’acheterai emi kò rà , je n’achète
pas
Emi ¼ ra , j’acheterai emi ò rà , je n’achète
pas
1.4.2 Elision Haut
Tous les verbes yoruba se terminent par une voyelle pure ou une consonne nasale : dá ( créer ), fë ( aimer ), kán (clouer
).
Presque tous les noms commencent par une voyelle : ilé ( maison ), odi (rempart ).
Pour éviter l’hiatus on élide ordinairement la voyelle qui termine le verbe ou celle qui commence le nom suivant.
Pour bien comprendre les règles de l’élision, il est bon de donner ici les caractères des voyelles fortes et des
voyelles faibles.
Les voyelles fortes : elles sont longues, graves, accentuées, ouvertes.
Les voyelles faibles :Elles sont brèves, aiguës, pas accentuées, fermées.
A) Dans le concours de deux voyelles l’une s’élide : rá gbado – ra agbado achètes
du maïs.
B) On conserve de préférence les voyelles fortes et on élide les faibles.
Remarque : on ne peut donner qu’une règle générale pour avertir qu’on pratique l’élision.
On comprendra facilement qu’avec une langue saturée de voyelles comme le Yoruba, il est plus fastidieux qu’utile
d’énumérer les nombreuses combinaisons de quantité, de ton ou d’accent qui se rencontrent.
On peut dire généralement que la voyelle du verbe reste et qu’on élide la voyelle du nom : la raison en est
que la voyelle du verbe appartient à l’essence de la racine, tandis que la voyelle initiale du nom n’est
qu’un simple préfixe ou accident par rapport à la racine. Elle peut être supprimée sans que le sens perde trop de
sa clarté. Souvent même pour éviter l’ambiguïté on conserve les deux voyelles.
1.4.3 Contraction
Quelques fois au lieu de retrancher une voyelle on la contracte.
Ex : sa-ire se contracte en sure, courir
Gbö-iro se contracte en gburo, entendre parler de
Da-iró se contracte en dúró, attendre
Da-abobo se contracte en dabobo, protéger
1.4.4 Changement de lettre
Dans la langue Yoruba les lettres éprouvent des changements assez fréquents. Plusieurs mots commencent indifféremment
par a ou o.
Ex : abaiyejë ou obaiyejë, un brouillon
D’autres commencent par a ou i
Ex : afiji ou ifiji, pardon
Dans d’autres, on emploie indifféremment e ou o
Ex : Eri ou orí, tête
Leni ou loni, aujourd’hui
G s’emploie pour K
Ex : ge au lieu de Ke
Chez les EGBAS, W est souvent employé à la place de H :
Ex : wó pour hó, bouillir
Awön pour ahön, langue.
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